Dans la tête d’un recruteur : Entretien part 1 / Conseils candidats
L’entretien
Durant tout le déroulement de l’entretien d’embauche, le talent qui est en face de chaque recruteur est soumis à la pression engendrée par l’enjeu de carrière que représente l’exercice parfois difficile de l’entretien. Effectivement, cet entretien consiste pour le candidat à convaincre le recruteur que le « bon choix » est de lui donner sa chance, qu’il est le bon candidat, qu’il est la meilleure personne pour ce poste.
Pendant que le candidat s’exprime, le recruteur l’écoute et l’observe attentivement.
Le recruteur passe la majeure partie de l’entretien à écouter les réponses à ses questions. Il observe également le langage non verbal et les attitudes du candidat. Puis, il pose une question ou émet une remarque pour conforter son avis ou sa décision (prise durant les premières secondes ou minutes de l’entrevue).
Le candidat est souvent très concentré par l’écoute des questions et par les réponses qu’il doit donner, qu’il en oubli d’observer les gestes, les mimiques et la voix du recruteur.
2 maitres mots ressortent : Observer et jauger
Avec un bon entraînement et en multipliant les entretiens, chacun devrait être à même d’observer l’autre.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le candidat doit aussi observer le recruteur et tenter de deviner ce qu’il pense. D’autant plus si celui-ci est le futur employeur ou le futur N+1. Ce sera avec lui qu’il devra partager son quotidien professionnel, s’il est retenu.
C’est à cela aussi que sert le moment de l’entretien où le recruteur demande au candidat s’il a des questions à poser. En effet, les positions sont inversées et le candidat a alors l’occasion d’observer le recruteur. De tenter de deviner ses pensées. C’est le moment d’essayer de le convaincre et de se « vendre », de se mettre en valeur.
Face à un professionnel du recrutement, cabinet de recrutement ou chargé RH, la gageure est plus importante et difficile. En effet, ils sont habitués à l’exercice et s’expriment donc, par habitude, avec plus de neutralité. Certains peuvent être impassibles, rendant difficile de savoir ce qu’ils pensent. D’autres, en revanche, seront plus expressifs, soit en positif, soit en négatif.
Chaque candidat est en quête de signe.
Ce signe évoque l’intérêt que porte le recruteur aux qualités personnelles du candidat vers la fin de l’entretien. Lorsqu’il aborde les centres d’intérêts du candidat et qu’il pose de multiples questions à ce sujet, c’est qu’il a un préjugé favorable pour son profil.
C’est un signe, pas une vérité absolue. Face à la concurrence, il est possible que le choix se porte alors sur un candidat que le recruteur rencontrera plus tard. Son intérêt peut alors évoluer en défaveur du premier candidat.
De même, l’absence de question du recruteur sur les loisirs, les sports ou les aspects extraprofessionnels signifie peut-être simplement que le temps lui manque pour approfondir son intérêt. Il est aussi possible qu’il ait déjà fait son choix de retenir ou de rejeter la candidature.
Lambert, consultant indépendant chez Les Colettes, 04/01/22.