Salaires

Salaires et COVID-19 font-ils bon ménage ? 

La question de l’évolution des salaires durant la crise est une question qu’on nous pose très régulièrement. Une chose est certaine, le Coronavirus a eu de nombreux impacts. Tout d’abord des impacts sanitaires puis sociaux, sociétaux et bien évidemment économiques. On parle encore peu des impacts du coronavirus sur les salaires. Il semblerait, selon une étude récente de l’APEC, que les salaires des cadres en particulier vont souffrir en 2020-2021.

Rapide retour sur les salaires avant l’arrivée de la Covid-19. Avant la crise, l’évolution des salaires pour tous les secteurs était bien lancée avec des croissances plus ou moins fortes en 2017 et 2018. 2019 (dont le salaire médian des cadres est de 50 K€ annuels bruts fixe + variable) aura été une année de stagnation avec cependant un marché de l’emploi très tonique qui promettait une année 2020 record en termes de recrutements. Mais ça, c’était avant ! 😷Aujourd’hui qu’en est-il, dans cette période digne d’un film de science-fiction, et quels sont les impacts sur les salaires ?

 

Les rémunérations variables touchées de plein fouet

Quand on parle de salaire, on parle de Fixe + Variable. À cela s’ajoute la participation, l’intéressement et autres avantages qui fleurissent lorsque l’entreprise a eu d’excellents résultats. Selon APEC, 1 cadre sur 2 touche une rémunération variable (primes sur CA, primes sur objectifs, etc.). Les résultats des entreprises ainsi que les rémunérations variables sur les résultats individuels ayant été fortement touchées, les salaires devraient eux aussi être impactés par la baisse. Les commerciaux, chargés d’affaires, consultants salarié.e.s et autres cadres ayant une partie variable importante ont donc commencé, dès cette année, à voir logiquement leur salaire chuter de manière proportionnelle au CA de leur société. 

 

Salaires homme et femme : les inégalités à l’épreuve

De plus, en plein essor de la réduction de l’inégalité de salaire entre Hommes et Femmes (estimée en moyenne à 8 % selon APEC), les entreprises ont, ces dernières années, énormément travaillé pour réduire ces écarts. En effet, le salaire des femmes progressait en moyenne de 4,6 % par an contre 1,7 % pour les hommes. La crise sanitaire devrait malheureusement avoir un effet de frein sur la réduction de ces inégalités ! En espérant toutefois que nous n’arriverons pas à un effet de gel durable. Il reste encore du chemin à parcourir.

 

Les chercheurs d’emploi et les jeunes : une évolution des salaires en berne

En outre, de nombreux autres cadres se voient en situation de gel ou de baisse de salaire : 28 % des chercheurs d’emploi retrouvant un poste voient leur rémunération baisser par rapport à leur poste précédent (soit 2 fois plus par rapport aux cadres ayant changé de société sans chômage). Cependant, les jeunes semblent être davantage touchés avec une mobilité professionnelle freinée par la Covid-19 qui amène ainsi pour de nombreux jeunes à une rémunération en stagnation (à une période de leur vie où les évolutions internes ou externes sont plus fréquentes). En effet, avant la crise, 62 % des jeunes cadres connaissaient une augmentation dans l’année.

 

Cependant, restons positifs !

En d’autres termes, cette étude de l’APEC nous indique que les salaires n’évolueront, semble-t-il pas, en 2020/2021 ! On observe en effet une baisse plus ou moins forte en fonction des secteurs, des métiers et des entreprises. En revanche, étant donné que nous préférons finir sur une note positive, voilà ce que nous observons en tant que recruteur. Nous avons effectivement remarqué cette stagnation ! Sans toutefois voir de baisse franche des rémunérations lors de nos recrutements (ce n’est qu’une observation!). Nous observons également, chaque jour, la reprise des recrutements et un marché de l’emploi de plus en plus tonique. Celui-ci atteignant sur certains secteurs d’activité le niveau d’avant crise. On note qu’Indeed retrouve son niveau d’activité que le jobboard connaissait en février 2020. L’économie est en passe d’arriver à s’adapter aux contraintes sanitaires actuelles. Pour la suite, l’avenir nous donnera le fin mot de l’histoire. 

Alors, en attendant de pouvoir se rencontrer autour d’un verre après 21h00, de pouvoir se retrouver en famille à plus de six autour d’une table, de pouvoir vivre masqué uniquement lors des soirées à thème, tenons bon et prenez soin de vous. 

Elise, 27/10/2020